- L’Internet des comportements (IoB) est la toute nouvelle tendance en matière de tracking des données. Chaque clic, mouvement et recherche étant analysés, il est désormais possible de prédire et d’influencer vos choix grâce aux technologies de l’IA et aux sciences comportementales, allant bien au-delà d’une simple personnalisation de l’expérience utilisateur.
- Vos appareils intelligents et vos applications collectent des données relatives à vos activités en ligne, qui sont ensuite sauvegardées, analysées et utilisées pour diffuser des publicités afin d’influencer vos décisions ou vous recommander des produits.
- Des algorithmes de réseaux sociaux aux recommandations de streaming, en passant par le tracking dans le secteur de la vente et la finance, l’IoB a un impact sur tout ce que vous faites, franchissant souvent la frontière entre l’utile et l’intrusif.
- Les risques pesant sur votre vie privée, les biais algorithmiques et la possibilité d’une notation généralisée des citoyens signifient que vos données personnelles sont plus exposées que vous ne le pensez, avec les conséquences que cela peut avoir sur l’accès aux services en ligne ou à de nouvelles opportunités.
- Dans le futur, l’IoB pourrait aller au-delà d’une simple recommandation de produits. Cette nouvelle tendance numérique pourrait façonner nos vies, influencer nos opinions et même créer des jumeaux numériques qui reproduiraient nos comportements et prévoiraient nos moindres faits et gestes.
- Préservez votre confidentialité numérique ! Téléchargez un VPN comme ExpressVPN pour protéger vos données personnelles et votre vie numérique. Sécurisez vos comptes et limitez le suivi des données grâce à l’utilisation d’un VPN.
Imaginez que chaque clic, chaque mouvement et chaque achat en ligne fasse partie d’un puzzle numérique, les pièces sont collectées par des entreprises qui cherchent à influencer votre expérience de navigation sur internet et peut-être même vos décisions… C’est le nouvel univers de l’IoB (Internet of Behaviors ou Internet des comportements en français). Bien que cela ressemble à une idée inspirée d’un récit de science-fiction, c’est une réalité qui se profile à l’horizon pendant que vous vous adonnez à vos activités quotidiennes.
Actuellement, les technologies de l’IoB sont principalement utilisées pour personnaliser vos recommandations d’achat ou alimenter vos fils d’actualité sur les réseaux sociaux. Cependant, cette approche risque d’évoluer dans les années à venir pour aller bien au-delà de la simple accessibilité ou fonctionnalité des produits. Imaginez un monde où chaque action que vous effectueriez en ligne pourrait aider les entreprises à prédire le prochain produit que vous achèterez, les nouvelles que vous lirez, ou même le candidat politique que vous soutiendrez. Ces prédictions basées sur vos données personnelles façonneront la manière dont vous percevez et interagissez avec votre environnement.
Alors, comment ces données sont-elles collectées ? Et surtout, que pouvez-vous faire pour garder une longueur d’avance à mesure que l’IoB continue d’évoluer ? Lisez la suite pour en savoir plus !
Qu’est-ce que l’Internet des comportements (IoB) ?
Vous êtes-vous déjà demandé comment une publicité en ligne pouvait être parfaitement adaptée à vos besoins comme si on savait exactement ce que vous aviez l’intention d’acheter ? Voilà ! Vous avez un aperçu simple du fonctionnement de l’IoB. L’IoB (Internet of Behaviors) a succédé en quelque sorte à l’IoT (Internet of Things). Alors que l’IoT renvoie principalement aux différents appareils physiques connectés à internet (haut-parleurs intelligents, accessoires ou systèmes de sécurité à domicile, etc.), l’IoB va encore plus loin en exploitant les données de ces appareils afin de prédire, d’influencer, voire de modifier le comportement des utilisateurs.
Contrairement aux systèmes précédents qui se contentaient de suivre les données pour une simple personnalisation de l’expérience utilisateur, l’IoB exploite les technologies de l’IA afin de comprendre vos actions et de les anticiper. Cela signifie que l’IoB est en mesure de déterminer ce sur quoi vous avez cliqué et de prévoir ce que vous aimeriez faire par la suite, avant même que vous ne vous en rendiez compte.
L’IoB dépend également des données. Chaque interaction en ligne, qu’il s’agisse de vidéos que vous regardez, de produits que vous consultez ou du temps que vous passez sur un message particulier, permet d’établir un profil comportemental détaillé. Ce profil est ensuite utilisé par les entreprises afin de comprendre vos habitudes, vos préférences et vos actions potentielles. En d’autres termes, chacun de vos clics, défilements et mouvements est une source de données qui peut déterminer la façon dont les marques, les annonceurs et même les gouvernements réagissent à votre égard.
L’IoB a révolutionné l’IoT
L’IoT a ouvert la voie à l’IoB grâce à l’interconnexion de nos appareils avec les réseaux internet, créant ainsi un flux constant de données. Les thermostats intelligents ajustent la température de la maison en fonction de vos préférences, les moniteurs d’activité physique surveillent votre état de santé et les applications de shopping enregistrent vos achats. Ces appareils collectent des données qu’ils transmettent ensuite à des serveurs Cloud, où des algorithmes analysent vos comportements. C’est là qu’intervient l’interface de programmation qui interprète ces données.
Des technologies de l’IoB prennent en compte toutes ces informations brutes auxquelles viennent s’ajouter les sciences comportementales, l’intelligence artificielle (IA) et le Machine Learning. Supposons, par exemple, que votre moniteur d’activité physique détecte une situation particulière : vous faites plus d’exercice le week-end et vous mangez davantage le lundi. Une entreprise exploitant des programmes d’intelligence artificielle pourrait utiliser ces informations afin de vous proposer des publicités pour des collations saines ou des suggestions d’applications de bien-être à des heures précises, c’est-à -dire au moment où vous êtes le plus susceptible d’être influencé.
IoB : suivi des données personnelles
S’agissant de ce que vous voyez sur les réseaux sociaux ou de ce que vous ajoutez à votre panier d’achat, l’influence de l’IoB reste considérable. Si l’objectif est d’adapter le contenu aux goûts de chacun et d’améliorer l’expérience utilisateur, la frontière entre la personnalisation des produits et la manipulation psychologique est souvent ténue. Voici comment cette influence se manifeste dans les différents aspects de votre vie numérique :
1. Algorithmes de réseaux sociaux
Chaque fois que vous utilisez un réseau social, vous êtes surveillé. Les plateformes comme Facebook, Instagram et TikTok ne se contentent pas de suivre vos likes ou les posts que vous partagez, elles surveillent également le temps que vous consacrez à la visualisation d’une vidéo, les commentaires que vous lisez et même les éléments que vous survolez avant de continuer votre navigation. L’IA anticipe votre prochaine action et maintient votre engagement plus longtemps. Cela permet de créer un profil comportemental exhaustif qui va bien au-delà des mentions « j’aime » et « je n’aime pas ».
L’IoB utilise ensuite ce profil pour prédire quel contenu vous gardera encore plus engagé. Bien que vous ayez plus de chances de voir des posts qui correspondent à vos centres d’intérêt, cela crée également des bulles de filtres, où vous ne voyez que des contenus qui renforcent vos propres croyances. Par exemple, si vous aimez des posts sur un régime alimentaire particulier, votre fil d’actualité sera soudainement rempli de contenus et de publicités sur le thème en question. Cela peut sembler anodin, jusqu’à ce que vous réalisiez comment ces bulles peuvent influencer vos achats, vos opinions politiques, voire même votre vision du monde.
2. Recommandations de contenu
Vous est-il déjà arrivé de voir Netflix ou Spotify vous suggérer le film ou la musique les mieux adaptés à votre humeur ? Les plateformes de streaming analysent votre historique vidéo et audio, jusqu’aux genres, aux artistes et même aux heures auxquelles vous avez tendance à streamer. Mais ce n’est pas tout ! Elles savent combien de temps vous regardez une série avant de passer à autre chose ou si vous ignorez certaines chansons d’une playlist.
Ce comportement est ensuite utilisé pour vous recommander des contenus qui devraient vous intéresser. Plus vous vous engagez, plus ces suggestions deviennent précises. Bien que vous ayez l’impression que votre service de streaming préféré vous comprenne, l’objectif est de vous retenir sur ses plateformes le plus longtemps possible.
3. Achats et dépenses
Vous est-il déjà arrivé d’ajouter une paire de chaussures à votre panier d’achat en ligne et de voir des publicités pour ces chaussures vous suivre sur internet pendant des jours ? C’est la magie de l’IoB en action ! Les marchands en ligne utilisent votre historique de navigation, vos habitudes d’achat et même le temps que vous passez sur certaines pages de produits pour prédire ce que vous aimeriez acheter. Mais il ne s’agit pas seulement de vous offrir ce que vous voulez, il s’agit aussi de savoir quand et comment vous inciter à faire des achats.
Les commerçants utilisent des déclencheurs psychologiques tels que la rareté comme « Il n’en reste que trois ! » ou l’urgence « Les soldes se terminent dans une heure ! » pour influencer vos décisions d’achat. Ces méthodes sont basées sur votre comportement, lequel est déterminé et analysé par les algorithmes de l’IoB afin de définir le meilleur moyen de vous inciter à cliquer sur « Acheter maintenant ». Chaque recherche, chaque produit de la liste des favoris et chaque panier abandonné donnent lieu à des expériences d’achat hyper personnalisées. Tout cela est pensé pour vous faire dépenser le plus d’argent possible.
4. Surveillance dans les magasins
Il ne s’agit pas seulement du shopping en ligne. Les boutiques traditionnelles utilisent également des données comportementales pour comprendre comment vous faites vos achats. Des capteurs de mouvement, des caméras, et même des signaux Wi-Fi peuvent suivre votre déplacement dans les rayons, quels produits attirent votre attention et combien de temps vous passez à les regarder. Ces données permettent de réaménager les magasins, d’adapter les promotions et même de vous proposer des offres personnalisées sur votre téléphone pendant vos achats.
5. Santé et bien-être
Les appareils portables et les applications de santé collectent une quantité considérable de données personnelles, comme vos niveaux d’activité, votre rythme cardiaque, vos habitudes de sommeil et même ce que vous mangez. Ce qui est nouveau avec l’IoB, c’est que ces données sont désormais utilisées pour prédire votre comportement et influer sur vos soins de santé. À première vue, il s’agit d’un mécanisme positif pour préserver votre santé, mais les entreprises utilisent ces données afin de vous recommander certaines habitudes, par exemple en vous incitant à marcher davantage ou en vous rappelant de vous hydrater.
Voyons maintenant comment les assureurs s’impliquent aussi dans l’IoB. Ils pourraient utiliser les données de ces appareils pour ajuster vos primes en fonction de votre état de santé. Si vous êtes actif et que vous remplissez certaines conditions physiques, vous pourriez bénéficier d’une réduction sur votre contrat. En revanche, si votre dispositif de suivi révèle des facteurs de risque ou des habitudes malsaines, cela pourrait se traduire par une augmentation des coûts. L’IoB ne se contente plus de suivre votre mode de vie, il influe directement sur vos choix en matière de santé et, potentiellement, sur votre portefeuille.
6. Surveillance au lieu de travail
Les lieux de travail n’échappent pas non plus à la surveillance de l’IoB. Les entreprises utilisent de plus en plus de logiciels pour surveiller la façon dont les employés travaillent, qu’il s’agisse de suivre l’activité du clavier, de mesurer le temps consacré à des tâches spécifiques ou d’analyser des modèles afin d’optimiser les flux de travail. Bien que l’objectif puisse être de stimuler la productivité, ce niveau de surveillance peut donner l’impression que Big Brother suit vos moindres actions et gestes, ce qui peut avoir un impact sur votre activité professionnelle et sur votre vie privée.
7. Gamification
On pourrait penser que la gamification est plutôt un moyen de motivation, par exemple en gagnant des points après une activité physique ou en persévérant dans l’apprentissage d’une langue. Mais dans les coulisses, c’est l’IoB qui est en Å“uvre. Ces applications suivent la façon dont vous vous engagez quand vous vous montrez particulièrement plus actif, les récompenses auxquelles vous réagissez et même les notifications qui vous remettent sur la bonne voie.
Quel est l’objectif ? Utiliser des incitations comportementales peut vous encourager, que ce soit pour augmenter votre nombre de pas, apprendre plus de vocabulaire ou adopter un mode de vie plus sain. Si la gamification (appelée également ludification) contribue à l’acquisition de bonnes habitudes, c’est aussi une méthode de collecte de données sur ce qui vous motive et vous engage le plus. Elle guide souvent vos actions sans que vous vous en rendiez compte.
8. Finance et crédit
On a tendance à penser que l’IoB ne concerne que le shopping ou les réseaux sociaux. Mais dans le monde de la finance, votre comportement en ligne pourrait conditionner votre solvabilité. Alors que les prêts classiques s’appuient sur des scores de crédit, certaines entreprises explorent l’IoB pour évaluer les facteurs de risque. Elles peuvent examiner votre comportement en ligne, comme votre activité sur les réseaux sociaux, l’historique de vos achats ou l’utilisation de votre smartphone, afin de dresser un tableau plus détaillé de votre profil.
Ces données peuvent aider les organismes prêteurs à décider s’ils approuvent ou non un prêt et quel type de taux ils proposent. D’un côté, cela ouvre des portes aux personnes ayant un historique de crédit limité, mais de l’autre, cela soulève des questions de confidentialité et d’équité, en particulier si vous êtes jugé sur la base des données que vous ne connaissiez pas.
Enjeux éthiques : quelles sont les limites de l’IoB ?
Vous pourriez penser que l’IoB est utilisée pour améliorer votre vie, après tout ! Les entreprises vous proposent des produits que vous achetez effectivement, mais cela ne manque pas de susciter de nombreuses inquiétudes quant au traitement des données personnelles et au respect de la vie privée. Alors, où se situe la limite entre l’utile et l’intrusif ?
Atteinte à la vie privée : vous êtes plus exposé que vous ne le pensez
Chaque fois que vous indiquez votre position, interagissez avec un ami ou même souriez pour un selfie, vous partagez plus que vous ne le pensez. Les technologies de l’IoB ne se contentent pas de suivre les données classiques comme vos habitudes d’achat ou vos films préférés, mais elles vont encore plus loin ! On parle ici de tout : votre localisation, vos expressions faciales, la façon dont vous interagissez avec un contenu spécifique, etc. Aujourd’hui, des programmes d’IA peuvent prédire ce que vous ferez ensuite et influencer vos choix en conséquence.
Toutes ces informations sont collectées et stockées dans des bases de données massives, les rendant vulnérables à des violations, à des fuites ou à des partages non autorisés. Même si les entreprises affirment qu’elles gardent vos données en sécurité, le risque qu’elles tombent entre de mauvaises mains est bien réel. Une fois qu’elles sont exposées, il est impossible de revenir en arrière. Imaginez que vos comportements, vos mouvements et vos préférences les plus personnels soient accessibles à tous ! C’est le côté obscur de l’IoB, et cela se produit déjà plus souvent.
 « Même si les entreprises affirment qu’elles gardent vos données en sécurité, le risque qu’elles tombent entre de mauvaises mains est bien réel. »
Prenons par exemple le scandale de Cambridge Analytica impliquant Facebook. Les données personnelles de millions d’utilisateurs ont été collectées sans leur consentement et utilisées pour prédire et influencer les décisions des électeurs. Soudainement, des likes et des partages anodins sont devenus un puissant outil de manipulation politique. Le scandale révèle à quel point nos données sont vulnérables et comment elles peuvent être exploitées sans que nous le réalisions.
Biais algorithmiques et discrimination
Il existe une facette de la technologie dont on parle moins : les biais de l’IA. Les algorithmes apprennent à partir des données qui leur sont transmises, mais si ces dernières véhiculent des préjugés sociétaux, l’algorithme les reproduira également. Par exemple, de nombreuses technologies de reconnaissance faciale étaient plus souvent défaillantes s’agissant d’identifier correctement les personnes de certaines origines ethniques. Cela peut avoir de vraies conséquences, en particulier lorsque des décisions importantes sont prises en se basant sur des données biaisées.
Imaginez que des candidatures à des emplois soient filtrées en fonction des données de l’IoB, qui favorisent indûment certains groupes démographiques au détriment d’autres, ou que des algorithmes de prévention, critiqués parce qu’ils renforcent les stéréotypes, soient utilisés afin d’influencer les actions des forces de l’ordre. Ces biais peuvent perpétuer les inégalités et renforcer les préjugés, rendant plus difficile pour certains groupes d’accéder à des opportunités d’évolution et à un traitement équitable.
Le système de crédit social : l’IoB peut conditionner votre réputation
Réfléchissez à la manière dont les institutions financières et les compagnies d’assurance utilisent vos données de référence pour évaluer votre « fiabilité ». Votre comportement en ligne, ce que vous achetez, les sites que vous visitez et même les messages que vous publiez sur les réseaux sociaux, pourraient être pris en compte dans les décisions relatives à l’octroi des prêts, aux taux d’assurance ou à l’éligibilité à certains services.
Supposons que vous fassiez une demande de prêt immobilier et qu’au lieu de prendre en compte votre solvabilité, l’organisme prêteur analyse votre historique de navigation. Passez-vous du temps sur des sites de jeux d’argent ? Avez-vous l’habitude de faire des achats impulsifs ? Participez-vous à des discussions en ligne sur des thèmes comme les difficultés financières ? Tous ces comportements peuvent avoir une incidence sur le niveau de risque que vous présentez en tant qu’emprunteur. Même les applications de rencontres explorent les données de l’IoB afin de mettre en relation des individus en fonction de leurs centres d’intérêt et de leur personnalité. Elles évaluent simplement leur compatibilité au regard de leurs comportements, de leurs convictions et même de leurs habitudes d’achat.
Ce type de notation brouille la frontière entre ce qui est considéré comme privé et ce que les entreprises estiment avoir le droit de savoir sur vous. Ce qui est au départ un moyen de prédire votre comportement peut se transformer en un véritable programme visant à vous juger ou à vous influencer. Une fois que vous êtes catégorisé, il est difficile de se débarrasser de cette étiquette numérique, qu’elle soit juste ou non.
Le futur de la confidentialité numérique à l’ère de l’IoB
Jusqu’à présent, nous avons vu comment l’IoB suit, oriente et même catégorise vos moindres mouvements. Mais que se passe-t-il lorsque les algorithmes ne se contentent pas de prédire vos actions, mais influencent également vos opinions ? Avec davantage de données à leur disposition, les entreprises, les gouvernements et d’autres entités ont la possibilité de conditionner bien plus que vos habitudes d’achat. Ils peuvent manipuler vos opinions, vos croyances et, en fin de compte, votre vision du monde.
Les entreprises pourraient influencer vos opinions
Nous sommes habitués à ce que l’IoB nous incite à faire certains choix, qu’il s’agisse de la prochaine chanson d’une playlist ou d’un produit recommandé, mais l’avenir nous réserve bien d’autres surprises ! Imaginez que les entreprises commencent à utiliser l’IoB non seulement pour prédire votre comportement, mais aussi pour l’orienter vers un but précis. À l’heure actuelle, vos habitudes de navigation déterminent uniquement les publicités qui sont diffusées sur vos écrans.
Cette évolution s’appuie sur la capacité à utiliser les technologies de l’IA pour analyser des modèles plus complexes de votre comportement sur plusieurs appareils et en temps réel. Cela donne aux entreprises le pouvoir non seulement de prévoir vos besoins, mais aussi de vous emmener à faire des choix spécifiques à grande échelle.
Mais que se passerait-il par la suite ? En effet, l’IoB influencerait votre façon de penser sur des thématiques plus larges telles que la politique, la santé ou les questions sociales. Imaginons qu’une entreprise veuille promouvoir une certaine idée. Avec suffisamment de données comportementales, elle pourrait adapter votre expérience en ligne pour orienter subtilement vos impressions, en vous montrant des contenus qui confirment sa vision tout en filtrant les points de vue opposés. Il ne s’agit pas seulement de vous vendre un produit, mais aussi de forger vos idées. Les entreprises ne sont pas les seules concernées. Les gouvernements pourraient également utiliser l’IoB pour influencer l’opinion publique. Ce que vous lisez, regardez et partagez pourrait être affiné pour correspondre à l’agenda souhaité, créant un monde où chaque donnée est soigneusement sélectionnée afin de vous guider vers une voie précise.
L’émergence des jumeaux numériques
Poussons l’analyse un peu plus loin ! Que se passerait-il si toutes les données de l’IoB, vos comportements, vos goûts, vos habitudes, etc. étaient utilisées pour créer un jumeau numérique ? Pas uniquement un profil avec vos centres d’intérêt, mais une réplique à part entière conçue pour prédire ce que vous aimez et ce que vous ferez ensuite. Imaginez une version virtuelle de vous-même qui connaît si bien vos comportements qu’elle peut anticiper vos décisions avant même que vous ne les preniez.
Ce jumeau numérique pourrait être utilisé à des fins de simulation ou pour déterminer comment vous pourriez réagir à certains contenus, produits, voire personnes. Les marques pourraient procéder à des tests grâce à votre jumeau numérique afin de trouver la manière idéale de commercialiser un nouveau produit. Les gouvernements ou les partis politiques pourraient utiliser ces jumeaux pour tester des stratégies visant à gagner du soutien ou de l’influence. Tout cela se fait sans votre participation active, en arrière-plan, sur la base des données que vous avez déjà communiquées sans vous en rendre compte.
Le problème est que vous risquez de perdre votre liberté de pensée. Si votre jumeau numérique est utilisé pour tester et affiner les moyens de vous influencer, les recommandations personnalisées ne sont qu’un début. Elles créent en effet une image miroir de vous, que les entreprises peuvent utiliser pour perfectionner leurs stratégies de marketing et vous orienter vers des décisions que vous n’auriez peut-être pas prises.
Comment se protéger du suivi de l’IoB
Bien que l’Internet des comportements semble omniprésent, vous n’êtes pas obligé d’accepter chaque intrusion dans vos données personnelles. Être proactif à propos de votre confidentialité numérique peut vous aider à vous protéger de la surveillance en ligne. Voici quelques conseils à suivre :
1. Vérifiez régulièrement vos paramètres de confidentialité
Tout d’abord, surveillez les paramètres de vos appareils et applications. Chaque application ou appareil intelligent que vous utilisez possède des paramètres de confidentialité, souvent cachés dans des menus que vous n’avez jamais ouverts. Réduisez les autorisations de suivi, comme l’accès à la localisation, à l’utilisation du microphone et aux applications. Ne les autorisez que lorsque c’est absolument nécessaire ! Prenez un moment pour revoir les paramètres de confidentialité de vos réseaux sociaux. Limitez qui peut voir vos publications, interagir avec vous et accéder aux données de votre profil via des applications tierces.
2. Limitez les autorisations de suivi
Lorsque les applications vous demandent des autorisations que ce soit pour accéder à votre localisation, à vos contacts ou à votre caméra, demandez-vous : est-ce nécessaire pour que l’application fonctionne ? De nombreuses permissions sont inutiles et servent uniquement à collecter plus de données personnelles. Désactivez toutes les permissions inutiles ! N’oubliez pas de revoir ces permissions de temps en temps, car elles peuvent être mises à jour.
3. Utilisez des outils de confidentialité
Vos activités en ligne doivent rester confidentielles. Téléchargez un VPN tel que ExpressVPN ! C’est un programme puissant qui protégera vos données personnelles en masquant votre adresse IP et en chiffrant votre connexion internet. Cela rend plus difficile pour les tiers de suivre votre comportement en ligne ou de le lier à votre identité.
De plus, des extensions et des navigateurs comme DuckDuckGo, Brave, etc. ou des plugins de confidentialité peuvent vous protéger de la surveillance en ligne en bloquant les cookies tiers, le fingerprinting et la collecte de données. Ils sont conçus pour réduire les traces que vous laissez en ligne.
4. Faites attention à ce que vous partagez en ligne
L’IoB se nourrit des données, alors moins il en a, mieux c’est. Avant de publier un contenu sur les réseaux sociaux ou de vous abonner à un service en ligne, réfléchissez à ce que vous partagez. Des informations personnelles comme votre localisation, vos habitudes ou même vos intérêts peuvent tous alimenter votre profil numérique. Ce que vous consultez, qui vous suivez et le type de contenu sur lequel vous cliquez peuvent être utilisés pour vous caractériser et vous cataloguer.
5. Lisez attentivement les politiques de confidentialité et les conditions d’utilisation
Oui, elles sont longues et ennuyeuses ! Mais les politiques de confidentialité et les conditions d’utilisation précisent comment vos données sont utilisées et partagées. Lorsque vous vous inscrivez à un nouveau service ou à une nouvelle application, prenez une minute pour comprendre ce que vous acceptez. De nombreux services proposent des paramètres de désactivation pour certains types de collecte de données. En connaissant ces options, vous pouvez garder le contrôle sur vos données collectées.
6. Surveillez votre empreinte numérique
Une grande partie des mesures de protection contre le suivi de l’IoB consiste à gérer activement votre empreinte numérique. Vérifiez régulièrement les comptes que vous avez créés, les appareils connectés à vos profils en ligne et les informations accessibles au public. Désactivez ou supprimez les comptes inactifs et envisagez d’effacer les anciens messages ou les données qui ne reflètent plus votre identité ou ce que vous souhaitez révéler au grand jour.
Trouver un juste équilibre entre accessibilité et confidentialité
Certes, l’Internet des comportements rend les choses plus pratiques. Il est plus facile de trouver la prochaine série à regarder ou de profiter d’une vente flash pour acheter la paire de chaussures parfaite. Par contre, chaque recommandation personnalisée a un prix : votre vie privée. Peut-être même votre liberté. Plus nous sommes connectés, plus le compromis entre accessibilité et confidentialité est fragile.
Vous n’avez pas besoin de jeter vos appareils ou de disparaître totalement des radars numériques. Le but n’est pas de vous faire peur, mais de vous donner les moyens d’agir afin de vous protéger. Comprendre comment l’IoB collecte et utilise vos données est la première étape pour faire des choix éclairés. Quelle partie de votre vie numérique êtes-vous prêt à céder ? Êtes-vous pour un système qui non seulement prédit vos comportements, mais pourrait influencer vos décisions sans que vous vous en rendiez compte ?
En fin de compte, l’IoB est faite de concessions. Vous pouvez apprécier un univers numérique plus personnalisé, mais cela implique d’être conscient de la manière dont vos données sont utilisées et de savoir qui en bénéficie. Prenez les mesures nécessaires pour protéger votre vie privée et demandez-vous toujours si la commodité d’une expérience personnalisée vaut ce à quoi vous renoncez.
Restez vigilant et gardez le contrôle de vos activités en ligne ! Internet est là , mais c’est à vous qu’il revient de déterminer comment l’utiliser.